« L’art du titre » cette expression est souvent utilisée pour parler de Twitter et de la façon d’écrire LE tweet parfait. Les réseaux sociaux seraient-ils devenus une nouvelle forme de 5eme art moderne de l’écriture ? Une sorte de condensé extrême de la littérature où l’écriture serait ramenée à 140 caractères pour être la plus impactante possible ? Cet art de la concision se pratique depuis plusieurs siècles au Japon sous la forme de Haïkus qui sont des petits poèmes très brefs. D’abord maniés avec dextérité, ils sont ensuite calligraphiés.
Quelle aventure !
Cela fait maintenant 3 ans que j’explore l’univers des réseaux sociaux, 3 ans que je découvre leur infinité, 3 ans que j’y partage et 3 ans que j’y trouve sans cesse de nouvelles idées, mais surtout 3 ans que je vis une aventure qui devient de plus en plus COLLECTIVE ! Car avec les réseaux sociaux, fini le « je », c’est le passage au « nous »… Au « nous » des connexions car il faut être au moins 2 pour établir un réseau connecté. Au « nous » du partage des idées et des expérimentations, car Twitter permet de s’organiser collectivement pour discuter en off et repousser sans cesse ses limites. Au « nous » de la rédaction et ce livre en est une nouvelle fois l’illustration. Henry Ford disait que « se réunir est un début, rester ensemble est un progrès, travailler ensemble est la réussite »
Ce 3eme livre blanc partage la vision de twittos issus de la banque finance assurance sur leur utilisation de Twitter et son évolution depuis un an. Depuis 3 ans, l’arrivée de ces secteurs a été massive sur Twitter qui est devenu progressivement le fil AFP des nouvelles professionnelles de beaucoup d’entre eux.
Ce livre blanc se décompose en 2 parties :
• Une préface de 62 regards sur l’évolution de Twitter depuis un an
• 50 portraits d’utilisateurs de Twitter
Réunir dans un ouvrage une telle diversité de regards est une chance extraordinaire.
4. LIVRE BLANC – 112 Regards sur Twitter Page 4
1 Résumé
1.1 Une courte présentation
« L’art du titre » cette expression est souvent utilisée pour parler de
Twitter et de la façon d’écrire LE tweet parfait. Les réseaux sociaux
seraient-ils devenus une nouvelle forme de 5eme art moderne de l’écriture
? Une sorte de condensé extrême de la littérature où l’écriture serait
ramenée à 140 caractères pour être la plus impactante possible ? Cet art
de la concision se pratique depuis plusieurs siècles au Japon sous la forme
de Haïkus qui sont des petits poèmes très brefs. D’abord maniés avec
dextérité, ils sont ensuite calligraphiés. En quelques images deux autres
arts vont illustrer cette introduction, le 4eme avec la musique et le 9eme
avec la bande dessinée. Ecriture, Image et Son, qui sont tous les ingrédients
des réseaux sociaux modernes !
Quelle aventure !
Cela fait maintenant 3 ans que j’explore l’univers des réseaux sociaux, 3
ans que je découvre leur infinité, 3 ans que j’y partage et 3 ans que j’y
trouve sans cesse de nouvelles idées, mais surtout 3 ans que je vis une
aventure qui devient de plus en plus COLLECTIVE ! Car avec les réseaux
sociaux, fini le « je », c’est le passage au « nous »… Au « nous » des
connexions car il faut être au moins 2 pour établir un réseau connecté.
Au « nous » du partage des idées et des expérimentations, car Twitter
permet de s’organiser collectivement pour discuter en off et repousser
sans cesse ses limites. Au « nous » de la
rédaction et ce livre en est une nouvelle fois
l’illustration. Henry Ford disait que « se réunir est un début, rester
ensemble est un progrès, travailler ensemble est la réussite ».
Comment aurais-je pu imaginer réunir à nouveau autant de talents, une
véritable « dream team », dans un autre livre blanc ? Quelle audace
finalement que de demander à toutes et tous de contribuer une fois de
plus à un ouvrage. La question posée était à la fois
extrêmement simple et extrêmement complexe,
« Depuis un an, comment voyez-vous l’évolution de
l’utilisation de Twitter et la suite ? » Personnellement, la réponse serait que
l’aventure devient de plus en plus collective …
Les textes de cet ouvrage sont d’une telle qualité, et d’une telle variété, que
j’ai souvent du mal à réaliser que tant de personnalités me font confiance
pour assembler leurs visions de l’évolution des réseaux sociaux. Un peu,
5. LIVRE BLANC – 112 Regards sur Twitter Page 5
comme un chef d’orchestre, j’essaye simplement de rendre cohérentes ces partitions qui me sont
confiées et dont je ne suis probablement qu’un simple metteur en scène.
Comme dans les précédents livres blancs, celui-ci est divisé en 2 grandes
parties, une « préface » qui peut s’écouter comme un concert dont il faudra
percevoir les nuances et les mouvements. Ensuite, par un récital de 50
solistes qui se sont prêtés à leur tour au jeu des portraits pour donner leur
propre interprétation de l’importance pour un banquier, financier ou
assureur d’être présent sur les réseaux sociaux professionnels et en
particulier Twitter.
Obtenir une telle complétude de regards et pouvoir rejouer d’une année sur
l’autre une nouvelle partition exceptionnelle est une chance incroyable.
Qu’autant de personnalités aient accepté de donner leur vision montre que dans ce réseau social de
l’instantanéité, il est aussi possible de bâtir des relations durables et basées sur la confiance.
Finalement, ces réseaux sociaux n’ont de virtuel que l’image qu’ils donnent car leur plus grande
caractéristique est probablement de développer et de renforcer les relations humaines dans la vraie
vie.
Une autre caractéristique de Twitter est de permettre de se téléporter en
n’importe quel endroit de la planète pour communiquer avec toutes les
régions du monde. Ce livre blanc se veut aussi le reflet de la suppression des
distances physiques. Avec beaucoup de bonheur, des textes me sont
parvenus du Brésil, des portraits du Canada, certains sont partis explorer la
Chine, et probablement toutes les régions françaises ont participé, dont bien
entendu la Bretagne… cette mixité des contributions est une chance et offre
une réelle diversité des points de vue.
Merci à toutes et tous,
Alban Jarry
PS : les images présentées sont issues du portfolio « Tous à vos instruments de musique » d’Alec
Séverin réalisé en 2007 à l’occasion du salon de la bande dessinée de Boulogne sur Mer (26
exemplaires). Il se présente sous un coffret en bois et regroupe 11 illustrations originales sur le
thème de la musique :
6. LIVRE BLANC – 112 Regards sur Twitter Page 6
1.2 112 regards
Je remercie particulièrement les 112 participants de ce livre blanc pour le temps consacré à ces
nombreuses lignes :
STEPHANE ABECASSIS, NABILA AIT SAMADI, HERVE ALEXANDRE, NICOLAS ANTONINI, JEAN-YVES
ARCHER, VALERIE ASSELOT, DELPHINE ASSERAF, PIERRE AUBERGER, KIM AUCLAIR, MICHEL
AUDEBAN, VINCENT AURIAC, PHILIPPE BANCOURT, SABINE BAUDIN, CONSTANCE BAUDRY,
GUILLAUME BAYRE, MATTHIEU BEBEAR, CARELE BELANGER, GIDEON BENARI, JULIEN BENSOUSSAN,
PATRICE BERNARD, FABIENNE BILLAT, CYRIL BLADIER, BRIAN BOLLEN, SEBASTIEN BOURGUIGNON,
JÖRG BUSER, VIOLAINE CHAMPETIER, FREDERIQUE CINTRAT, MARC COGREL, GODEFROY DE
COLOMBE, YANN CORMANT, PIERRE-PHILIPPE CORMERAIE, NATHALIE COUTARD, RAPHAËL
CRETINON, MARIELLA CROUY CHANEL, CORALINE DE GARCIA, JEAN-PHILIPPE DERANLOT,
VERONIQUE DI BENEDETTO, ROMAIN DION, BENOIT DOS, JEAN-PHILIPPE DUBOSC, PIERRE-ANTOINE
DUSOULIER, VINCENT DUTOT, MARIE ELOY, FABRICE EPELBOIN, LOIC FERY, SANDRINE FOUILLE,
DOLORES FRAGUELA, MARIE-CLAUDE FRENETTE, THIERRY GALOUX, JOHAN GARCIA, VINCENT
GAUDREAU, RAPHAELLE GAUTIER, JEREMY GHEZ, BERTRAND GIBEAU, PHILIPPE GUILBERT, ARMELLE
HELLARA, JEAN-PHILIPPE HENRY, AURELIA JAEGER, CYRIL JARNIAS, CAMILLE JOURDAIN, HERVE
KABLA, FLORENCE KARRAS, LAURE KEPES, RAPHAËL KRIVINE, MARIE-CHRISTINE LANNE, JEAN
LAURENT BIET, KARINE LAZIMI, MARTINE LE JOSSEC, VIRGINIE LE MEE, RONAN LE MOAL, LUDOVIC LE
MOAN, BENOIT LEGRAND, JULIA LEMARCHAND, EMMANUELLE LENEUF, FLORENT LETOURNEUR,
FRANÇOIS LIMOGE, ERIC LOMBARD, GERARD DE MAUPEOU, RAJAA MEKOUAR, CEDRIC MIGNON,
HERVE MONIER, ANDRE MORANDI, ISABELLE MUFRAGGI, MURIEL NICOU, CORYNE NICQ, FABRICE
PESIN, DOMINIQUE PIGNOT, BRENDA PLANT, LOUIS-SERGE REAL DEL SARTE, REJANE REIBAUD,
THOMAS RENAULT, LOUISA RENOUX, JACQUES RICHIER, MURIEL ROCHER, ALEXANDRE ROCOURT,
ANTOINE ROGER, THOMAS RUDELLE, GILLES SAUCIER, MARIE-HELENE SEGUY, ROBERT SOJIC,
SEVERINE SOLLIER, JEAN-CLAUDE SUDRE, CEDRIC TEISSIER, PASCAL TRAMBOUZE, PHILIPPE VASSEUR,
JEAN-PIERRE WIEDMER, HANS WILLERT, ANTOINE WINTREBERT, NATHALIE WOLF, MARC WOLFF,
AXELLE ZANDVLIET, JEAN-PIERRE ZERBA
Avertissement
Ce livre blanc représente les points de vue des différents participants à la date de publication. Les
réseaux sociaux évoluant régulièrement, les informations qu’il contient ne doivent pas être
interprétées comme étant intemporelles. Ce livre blanc ne reflète que des avis par rapport à une
situation et une utilisation donnée. Ces personnalités ne peuvent garantir la pérennité des
informations présentées après la date de publication.
Tous les noms de produits, de marques ou de sociétés cités dans ce livre blanc sont des marques de
leurs propriétaires respectifs.
7. LIVRE BLANC – 112 Regards sur Twitter Page 7
2 Introduction
2.1 Avertissement à propos de ce livre blanc
Les réseaux sociaux, et plus particulièrement Twitter, offrant de nouveaux usages professionnels et
de nouvelles fonctionnalités régulièrement, ce livre blanc reflète les avis des participants au moment
de sa publication. Les avis présentés correspondent à une situation donnée et à un mode d’utilisation
personnel de Twitter.
2.2 Objectifs de ce livre blanc
Ce livre blanc a pour objectif de refléter l’usage de Twitter fait par des utilisateurs professionnels
dans l’univers de la Banque Finance Assurance.
Il s’appuie sur une base de questions communes puis une ou deux questions propre à un usage
particulier.
Ce livre blanc vise à illustrer l’utilisation croissante des réseaux sociaux dans ce milieu professionnel
et ce que peuvent en retirer ces experts.
Les personnalités interrogées ont des fonctions complémentaires dans le monde de l’entreprise et
issues de secteurs différents pour refléter des avis distincts sur l’utilisation qui peut être faite de
Twitter.
Dans le cadre de ce livre blanc, il s’agissait de :
Montrer que Twitter était accessible et utile à des catégories de professionnels très
distinctes ;
D’observer que l’utilisation de Twitter se démocratisait dans le milieu de la Banque Finance
Assurance ;
Rendre compte de l’importance croissante prise par Twitter pour informer les
professionnels ;
Vérifier que l’utilisation de Twitter intégrait les stratégies d’entreprises ;
S’assurer que cette utilisation n’était pas un simple phénomène de mode.
Ce livre blanc montre que l’information véhiculée via Twitter est pertinente et de qualité, dès lors
que les sources sont vérifiées. Que son usage ne cesse de se développer. Qu’il est possible de s’y
positionner professionnellement.
Les réponses des Twittos ouvrent, je l’espère, des perspectives nouvelles d’utilisation de Twitter.
8. LIVRE BLANC – 112 Regards sur Twitter Page 8
2.3 À propos de ce livre blanc
Ce livre blanc est destiné :
Aux professionnels de la Banque Finance Assurance et de la Gestion d’actifs
Aux personnes qui souhaitent s’informer de l’usage de Twitter par des professionnels de la
Banque Finance Assurance et de la Gestion d’actifs
A tous les utilisateurs de Twitter
A tous ceux qui cherchent à comprendre comment fonctionne l’univers mis à disposition par
Twitter
2.4 À propos de ce livre blanc
Les 50 portraits ont été réalisés et publiés sur le site albanjarry.wordpress.com en 2015.
Les personnes sélectionnées pour répondre aux interviews l’ont été par l’auteur du livre blanc selon
des critères lui appartenant pour refléter la plus grande diversité possible de méthodes d’utilisations.
L’ensemble des portraits a été réalisé par échange de mail.
2.5 Organisation de ce livre blanc
Le livre blanc est organisé autour des réponses apportées par les 50 Twittos personnalités du monde
de la Banque Finance Assurance et de la Gestion d’actifs.
Pour chaque portrait sont présentés :
Le nom, l’alias Twitter et la fonction de la personne interrogée
Une image de son compte Twitter
Une présentation de sa biographie Twitter
Une phrase extraite de l’interview
Des réponses aux questions
9. LIVRE BLANC – 112 Regards sur Twitter Page 9
Sommaire
1 RESUME............................................................................................................................................. 4
1.1 UNE COURTE PRESENTATION .................................................................................................................4
1.2 112 REGARDS ....................................................................................................................................6
2 INTRODUCTION ................................................................................................................................. 7
2.1 AVERTISSEMENT A PROPOS DE CE LIVRE BLANC..........................................................................................7
2.2 OBJECTIFS DE CE LIVRE BLANC................................................................................................................7
2.3 À PROPOS DE CE LIVRE BLANC ................................................................................................................8
2.4 À PROPOS DE CE LIVRE BLANC ................................................................................................................8
2.5 ORGANISATION DE CE LIVRE BLANC.........................................................................................................8
3 PREFACE .......................................................................................................................................... 14
4 REGARDS DE DIRIGEANTS DE LA BANQUE FINANCE ASSURANCE..................................................... 15
4.1 MATTHIEU BEBEAR (@MBEBEAR) TWITTER REDEFINIT LE LANGAGE UNIVERSEL.............................................15
4.2 PIERRE-ANTOINE DUSOULIER (@PADUSOULIER) L’ADOPTION DE TWITTER S’ACCELERE .................................17
4.3 RONAN LE MOAL (@RONANLM) FAIRE DES RESEAUX SOCIAUX UN OUTIL DE BUSINESS ...................................18
4.4 ERIC LOMBARD (@ERIC_R_LOMBARD) GÉNÉRATION TWITTER..................................................................19
4.5 JACQUES RICHIER (@JACQUESRICHIER) LES CONSOMMATEURS ASPIRENT A UN TRAITEMENT « SELFIE » .............21
5 QUAND LES RESEAUX SOCIAUX UBERISENT LA RELATION PROFESSIONNELLE ................................. 23
6 REGARD D’UBERISATEUR................................................................................................................. 25
6.1 LUDOVIC LE MOAN (@KERNELKING) TOUTES LES RESSOURCES PEUVENT DESORMAIS ETRE « UBERISEES » .........25
7 QUEL AVENIR POUR LA BANQUE TRADITIONNELLE FACE AU RISQUE D’UBERISATION ?.................. 27
8 REGARDS « ACADEMIQUES »........................................................................................................... 30
8.1 HERVE ALEXANDRE (@HALEX21) LES BANQUES ONT SAISI L’IMPORTANCE DE TWITTER...................................30
8.2 VINCENT DUTOT : TWITTER EST-IL DESTINE AUX PROFESSIONNELS ?............................................................32
8.3 FABRICE EPELBOIN (@EPELBOIN) L’ART DE L’ENGAGEMENT ......................................................................34
8.4 JEREMY GHEZ (@JEREMYGHEZ)TWITTER, THERMOMÈTRE DU WEB.............................................................40
8.5 GERARD DE MAUPEOU : L’INFLUENCE DE TWITTER : UN AN APRES, QUOI DE NOUVEAU ?................................42
8.6 THOMAS RENAULT (@CAPTAINECO_FR) UN OUTIL DE MESURE DU SENTIMENT DES INVESTISSEURS ...................44
9 10 TWEETS POUR IMAGINER LA BANQUE 3.0 .................................................................................. 46
10 REGARDS EXTERNES ........................................................................................................................ 47
10.1 STEPHANE ABECASSIS (@SABK6) : UTILISER TWITTER POUR S’OUVRIR UN SECTEUR A LA VITESSE DE LA
LUMIERE 47
10.2 JEAN-YVES ARCHER (@JYVESARCHER) LES RESEAUX SOCIAUX SONT DES COUTEAUX SUISSES DE
L'INTERMEDIATION HUMAINE .........................................................................................................................49
10.3 PIERRE AUBERGER (@PIERRE_AUBERGER) LA PROFESSIONNALISATION DE L’UTILISATION DE TWITTER..........50
10.4 FABIENNE BILLAT (@FADOUCE) L’APPORT DU NUMERIQUE, C’EST AVANT TOUT LE DECLOISONNEMENT .........51
10.5 CYRIL BLADIER (@CYRIL_BLADIER) LES DONNEES DES FOLLOWERS VALENT DE L’OR....................................54
10.6 FREDERIQUE CINTRAT (@FREDCINTRAT) NE PAS PASSER A COTE DU PHENOMENE TWITTER........................56
10.7 JEAN-PHILIPPE DERANLOT (@EFFICACITIC) NOUS SOMMES 320 MILLIONS SUR TWITTER............................59
10.8 MARIE ELOY (@MARIEELOYFDEB) LES TWEETS DEVIENNENT ETINCELLES POUR RELAYER DES MESSAGES D’ESPOIR
62
10.9 SANDRINE FOUILLE (@SFOUILLE) TWITTER, C’EST LE MONDE ENTIER A NOTRE PORTEE ...............................63
10.10 DOLORES FRAGUELA (@DF_KOMADOK) TWITTER EN 2016 ? LE RACHAT PAR GOOGLE SANS DOUTE............65
10. LIVRE BLANC – 112 Regards sur Twitter Page 10
10.11 CORALINE DE GARCIA (@CORA_COX) FAUT-IL ENCORE CONVAINCRE DE L’UTILITE DES RESEAUX SOCIAUX ?...66
10.12 CAMILLE JOURDAIN (@CAMJ59) LES POINTS FORTS DE TWITTER ...........................................................67
10.13 HERVE KABLA (@HERVEKABLA) TWITTER TOUCHE PAR DES SOUBRESAUTS ...............................................69
10.14 MARTINE LE JOSSEC (@LOUTRO1990) TWITTER EST DEVENU INCONTOURNABLE .....................................70
10.15 ANDRE MORANDI : LINKEDIN, UN OUTIL OU LE MONDE DE L’ENTREPRISE INTERAGIT AVEC LES UTILISATEURS...71
10.16 ISABELLE MUFRAGGI (@IMUFRAGGI) TWITTER UN MOYEN DE PLUS EN PLUS PUISSANT POUR L’EMPLOI .........72
10.17 CORYNE NICQ (@CORYNENICQ) CHANGER ENSEMBLE LE MONDE...........................................................73
10.18 ALEXANDRE ROCOURT (@ALEXROCOURT) LES RESEAUX SOCIAUX OCCUPENT UNE PLACE IMPORTANTE DANS
NOTRE SOCIETE............................................................................................................................................75
10.1 PASCAL TRAMBOUZE (@ACTEURVENTE) SOYEZ SUR LES RESEAUX SOCIAUX...............................................76
11 LES RESEAUX SOCIAUX SONT LE MEILLEUR ENDROIT POUR RECREER UN LIEN (SAV BANCAIRE)...... 77
12 REGARDS DE LA BANQUE FINANCE ASSURANCE.............................................................................. 78
12.1 MICHEL AUDEBAN (@MAUDEBAN) LES RESEAUX SOCIAUX EN CHINE ....................................................78
12.2 SABINE BAUDIN (@SABINEBAUDIN) LA BARRIERE DE TWITTER, C’EST LE NOMBRE DE SIGNES ?....................80
12.3 GUILLAUME BAYRE (@GUILLAUMEBAYRE) POUR LES ENTREPRISES, TWITTER N’EST PLUS SEULEMENT UN
GISEMENT D’INFORMATIONS… MAIS LE LIEU DES AFFAIRES ...................................................................................81
12.4 JULIEN BENSOUSSAN (@JULIENBENSOU) LES RESEAUX SOCIAUX SONT UN LEVIER POUR RECRUTER DES TALENTS
83
12.5 PATRICE BERNARD (@CESTPASMONIDEE) TWITTER : UN AN DE PLUS, TOUJOURS INSAISISSABLE !.................84
12.6 BRIAN BOLLEN (@BRIANBOLLEN) GENERATE ANY REVENUE..................................................................86
12.7 JÖRG BUSER : L'ACCELERATION DES TENDANCES .................................................................................87
12.8 MARC COGREL (@MARC_COGREL) TWITTER N’A PAS FINI DE FAIRE DEBAT ! ............................................89
12.9 YANN CORMANT (@YCORMANT) POUR LES MARQUES, LES RESEAUX SOCIAUX PERMETTENT DE FEDERER ET
FIDELISER UNE COMMUNAUTE ........................................................................................................................91
12.10 RAPHAËL CRETINON (@RCRETINON) LE NOMBRE DE FOLLOWERS DE LA FINANCE ET DE L’ASSURANCE PROGRESSE
93
12.11 BENOIT DOS : IL EST IMPOSSIBLE D’EXCLURE LES MEDIA SOCIAUX DE SA STRATEGIE DE COMMUNICATION
DIGITALE 95
12.12 JEAN-PHILIPPE DUBOSC (@JPDUBOSC) AVEC TWITTER, LES CONSOMMATEURS ONT PRIS (UN PEU) DE POUVOIR
97
12.13 THIERRY GALOUX (@THIERRYGALOUX) ATTIRER L’ATTENTION GRACE A UN MESSAGE CONCIS ...................98
12.14 JOHAN GARCIA (@JOHANGARCIAJG) TWITTER BRISE LES BARRIERES PROFESSIONNELLES ............................99
12.15 BERTRAND GIBEAU (@BERTRANDGIBEAU) LA VISIBILITE SUR LES RESEAUX SOCIAUX.................................100
12.16 CYRIL JARNIAS (@CYRILJARNIAS) SUR TWITTER, IL FAUT CIBLER SON ACTION..........................................102
12.17 LAURE KEPES (@LAUREKEPES) QUEL USAGE FAIRE DE TWITTER AU MOMENT OU LES BUSINESS MODELS SONT A
REINVENTER FACE AUX ENJEUX DU NUMERIQUE ? .............................................................................................103
12.18 RAPHAËL KRIVINE (@RKRIVINE) LE MARCHE DES RESEAUX SOCIAUX SEMBLE ETRE MATURE .......................105
12.19 KARINE LAZIMI (@KARINELAZIMI) IL ETAIT UNE FOIS TWITTER … ET LES RESEAUX SOCIAUX........................107
12.20 FRANÇOIS LIMOGE (@FLIMOGE) LE TEMPS PASSE VITE SUR TWITTER !..................................................109
12.21 DOMINIQUE PIGNOT (@DPIGNOT) TWITTER EST DEVENU UN OUTIL PHARE DU BTOB ..............................111
12.22 REJANE REIBAUD (@REDJECO) LES FILS TWITTER SONT MOINS COMPLEXES ET PLUS LIBRES ........................113
12.23 ANTOINE ROGER (@ANTOINE__ROGER) UNE ANNEE RICHE SUR TWITTER.............................................115
12.24 MARIE HELENE SEGUY (@MHSEGUY) LA TWITTOSPHERE A CONSIDERABLEMENT EVOLUE .........................117
12.25 ROBERT SOJIC (@ROBERTSOJIC) L’INFLUENCE CROISSANTE DE LA DIGITALISATION DE NOTRE ENVIRONNEMENT
118
12.26 CEDRIC TEISSIER (@ECHOTRAFFIC) UNE LAME DE FOND DE DIGITALISATION............................................119
11. LIVRE BLANC – 112 Regards sur Twitter Page 11
12.27 HANS WILLERT (@HWILLERT) CONSOMMES L’INFORMATION..............................................................120
12.28 NATHALIE WOLF (@NWOLFF) LE TEMPS REEL DEVIENT INCONTOURNABLE POUR S'ADAPTER AUX NOUVEAUX
USAGES 121
12.29 JEAN PIERRE ZERBA (@JEANPIERREZERBA) LA REVOLUTION DIGITALE EST-ELLE ARRIVEE ? ........................122
13 5 CLES DE L’INFLUENCE PROFESSIONNELLE 3.0 .............................................................................. 123
14 50 PORTRAITS................................................................................................................................ 126
14.1 MARIE CHRISTINE LANNE (@MC_LANNE) : POUR UN DIRCOM, NE PAS CONNAITRE FACEBOOK OU TWITTER
EST UNE FAUTE PROFESSIONNELLE .................................................................................................................126
14.2 JEAN PIERRE WIEDMER (@JPWIEDMER) : SUR TWITTER, UN DIRIGEANT VEHICULE L’IMAGE DE MARQUE DE
L’ENTREPRISE ............................................................................................................................................130
14.3 MURIEL NICOU (@MURIEL_NICOU) : TWITTER PERMET DES « GAZOUILLIS » DE PASSIONNES A D’AUTRES
PASSIONNES..............................................................................................................................................132
14.4 ROMAIN DION (@ROMAINDIONLR) : SUR TWITTER, JE POSTE LES MEILLEURS ARTICLES MIS EN LIGNE SUR LE
SITE 134
14.5 MURIEL ROCHER (@MURIELRH) : TWITTER EST UN ACCELERATEUR POUR DEVELOPPER UN RESEAU
PROFESSIONNEL.........................................................................................................................................136
14.6 LOIC FERY (@LOICFERY) : TWITTER DONNE LA POSSIBILITE DE COMMUNIQUER EN QUASI DIRECT ...............139
14.7 JULIA LEMARCHAND (@JULIALEMARCHAND) : TWITTER EST UN EXERCICE DE SYNTHESE EST UNE SUPER
GYMNASTIQUE...........................................................................................................................................141
14.8 GODEFROY DE COLOMBE (@G2COLOMBE) : TWITTER AFFRANCHIT LES BARRIERES ENTRE LES MARQUES ET LES
CONSOMMATEURS .....................................................................................................................................144
14.9 AXELLE ZANDVLIET (@AXELLEZANDVLIET) : TWITTER SE CARACTERISE PAR SON EFFICACITE A CREER
L’EVENEMENT............................................................................................................................................146
14.10 GIDEON BENARI (@SIIWIREFR) : TWITTER EST UN MEDIA UNIQUE ET POLYVALENT ................................149
14.11 PHILIPPE VASSEUR (@PHVASSEUR) : LA TRACE FUGITIVE DE L’ECHANGE PRESENT ...................................152
14.12 LOUIS SERGE REAL DEL SARTE (@LOUISSERGE) : TWITTER REPRESENTE LE PLUS PUISSANT CANAL
D’INFORMATION ........................................................................................................................................154
14.13 DELPHINE ASSERAF (@ASSERAFD) : LE TOUR DU MONDE EN QUELQUES SECONDES SUR TWITTER...............158
14.14 JEAN PHILIPPE HENRY (@ALCANTER) : PRATIQUER LE TWEET BUISSONNIER POUR DEPASSER LES COMMUNAUTES
FERMEES 160
14.15 JEAN LAURENT BIET (@JLBIET) : ETRE PASSIONNE ET ENGAGE SUR TWITTER ..........................................163
14.16 NATHALIE COUTARD (@NATHALIECOUTARD) : TWITTER, LE 20H DES PROFESSIONNELS............................166
14.17 VINCENT GAUDREAU (@V_GAUDREAU) : AU #CANADA, LES CLIENTS DU COURTAGE D’ASSURANCE SONT SUR
TWITTER 169
14.18 MARIE CLAUDE FRENETTE (@MCFRENETTE) : TWITTER PERMET DE TATER LE POULS DES GENS...................171
14.19 KIM AUCLAIR (@KIMAUCLAIR) : TWITTER PERMET DE STRUCTURER NOTRE PENSEE AUTREMENT................173
14.20 CARELE BELANGER (@CARELEBELANGER) : SUR TWITTER, PARTAGEZ DES MESSAGES SIMPLES, CLAIRS ET COURTS
175
14.21 FABRICE PESIN (@FABRICEPESIN) : TWITTER EST UN FORMIDABLE CAPTEUR DE TENDANCES......................177
14.22 BRENDA PLANT (@ETHITWITT) : ETRE LE PLUS SYNTHETIQUE POSSIBLE SUR TWITTER...............................180
14.23 VALERIE ASSELOT (@VALERIEASSELOT) : SELECTIONNER DES INFLUENCEURS POUR SUIVRE LES TENDANCES SUR
TWITTER 182
14.24 ANTOINE WINTREBERT (@AWINTREBERT) : 1000 RENCONTRES ENRICHISSANTES EN IRL GRACE AUX RESEAUX
SOCIAUX 185
14.25 SEBASTIEN BOURGUIGNON (@SEBBOURGUIGNON) : TWITTER PERMET D’AVOIR UN COUP D’AVANCE .........187
14.26 CONSTANCE BAUDRY (@CONSTANCEBAUDRY) : L’ACTUALITE « OFF » DE L’ASSURANCE DANS LES #TABA...190
14.27 FLORENCE KARRAS @FLOKARRAS) : SUR TWITTER, IL FAUT TROUVER LES BONNES ACCROCHES ..................192
12. LIVRE BLANC – 112 Regards sur Twitter Page 12
14.28 RAPHAELLE GAUTIER (@RAPHAE2LE) : LES 140 CARACTERES SONT UNE SORTE D’EXERCICE CEREBRAL SUR
TWITTER 194
14.29 SEVERINE SOLLIER (@SEVERINESOLLIER) : SUR TWITTER, IL FAUT RESTER COMPREHENSIBLE .....................196
14.30 VIOLAINE CHAMPETIER (@VIOCHAMP) : TWITTER EST L’EQUIVALENT NUMERIQUE DU FORUM ROMAIN A
L’ECHELLE MONDIALE..................................................................................................................................199
14.31 PIERRE-PHILIPPE CORMERAIE (@PPC) : LE DIGITAL NE S’APPREND PAS DANS DES SLIDES, NI DANS DES COMITES.
C’EST COMME UN SPORT, ÇA SE PRATIQUE ......................................................................................................202
14.32 PHILIPPE GUILBERT (@GUILBERTPHIL) : POUR UN MEDIA, TWITTER PERMET DE TESTER DES IDEES DE TITRES205
14.33 THOMAS RUDELLE (@THOMASRUDELLE) : SUR TWITTER LE POIDS DES MOTS, LE CHOC DES PHOTOS ..........207
14.34 MARC WOLFF (@AEROWMARCOW) : TWITTER DECLOISONNE LA DIFFUSION D’IDEES...............................210
14.35 MARIELLA CROUY CHANEL (@MLLA_CC) : LES 140 CARACTERES DE TWITTER SONT COMME UN JEU..........212
14.36 RAJAA MEKOUAR (@RAJAAMEKOUAR) : 140 CARACTERES OU L’ART DE LA CONCISION ET DE LA REFLEXION SUR
TWITTER 215
14.37 HERVE MONIER (@HERVEMONIER) : IMAGINER UN RATING AAA SUR TWITTER : HYPER-ACTIFS,
ATTENTIONNES ET ALTRUISTES .....................................................................................................................217
14.38 VINCENT AURIAC (@AXYLIAAURIAC) : TWITTER EST UNE SALLE DE PRESSE A CIEL OUVERT.........................220
14.39 PHILIPPE BANCOURT (@RAYDACTEUR) : TWITTER, UNE RIVIERE QUI S’ECOULE ALIMENTEE PAR LE FOLLOWING
222
14.40 CEDRIC MIGNON (@CEDRICMIGNON) : TWITTER EST LE MEILLEUR MARCHE DE FRANCE, SES ETALS SONT
TOUJOURS PLEINES .....................................................................................................................................225
14.41 VERONIQUE DI BENEDETTO (@VERONIQUEDI) : TWITTER PERMET DE BELLES RENCONTRES PROFESSIONNELLES
227
14.42 AURELIA JAEGER (@AURELIAJAEGER) : J’AIME LES TWITTOS QUI SAVENT CONSERVER UN COTE HUMAIN......229
14.43 NICOLAS ANTONINI (@THEINFORMINE) : TWITTER EST AVANT TOUT UN RESEAU « SOCIAL » !..............232
14.44 ARMELLE HELLARA (@ARMELLE_HELLARA) : TWITTER EST UNE OPPORTUNITE DE CREER UNE COMMUNAUTE
236
14.45 GILLES SAUCIER (@CARENESAUCIER) : TWITTER EST UN REVELATEUR DE TENDANCES ET DE SIGNAUX FAIBLES
238
14.46 FLORENT LETOURNEUR (@FLOLETDRH) : AVEC #TWITTER, LA TELEVISION N’EST PLUS UNE VERITABLE AMIE 240
14.47 NABILA AIT SAMADI (@NAS_RSE) : TWITTER REGROUPE LES ACTEURS QUI CONSTRUISENT LE MONDE DE
DEMAIN 243
14.48 JEAN CLAUDE SUDRE (@OHEV) : AVEC TWITTER ON PEUT CAPTURER L’ESSENTIEL .................................245
14.49 VIRGINIE LE MEE (@LEMEEVIRGINIE) : LES BREVES DE COMPTOIR SONT DANS TWITTER.........................247
14.50 LOUISA RENOUX (@LOUISARENOUX) : OUVRIR UN COMPTE TWITTER POUR REMPORTER LE TROPHEE DE LA
FEMME DE L’ANNEE....................................................................................................................................249
15 LE REVE AMERICAIN A TRAVERS LES RESEAUX SOCIAUX................................................................ 251
16 LES RESEAUX SOCIAUX PROFESSIONNELS, UN ESPACE INFINI........................................................ 254
17 UN QUINTE GAGNANT DE LA COMMUNICATION PROFESSIONNELLE............................................. 257
18 LES GRANDES ENTREPRISES FRANÇAISES PASSENT-ELLES A COTE DE TWITTER ? ........................... 260
19 L’ETUDE « 100 INFLUENCEURS DE 10 MARQUES INFLUENTES » DECRYPTEE .................................. 263
20 ADVISORY BOARD: UN COLLECTIF DE SAGES AU SERVICE DES START-UP....................................... 268
21 LES RESEAUX SOCIAUX AU SERVICE DE L’ENTREPRENEURIAT ........................................................ 270
22 POURQUOI L'ENTREPRENEUR DOIT SOIGNER SA VITRINE NUMERIQUE......................................... 272
23 PERSONAL BRANDING : PUBLIER POUR DEVELOPPER SON IMAGE ................................................ 275
24 ET SI LA GENERATION X PRENAIT SA REVANCHE NUMERIQUE ?.................................................... 277
25 LES RESEAUX SOCIAUX ACCELERENT LA RECHERCHE D’EMPLOI..................................................... 280
26 DECRYPTAGE DE L’UTILISATION DES RESEAUX SOCIAUX PAR LES SOCIETES GESTION FRANÇAISES 282
13. LIVRE BLANC – 112 Regards sur Twitter Page 13
27 GESTION D’ACTIFS : LA DIRECTIVE MIF APPLIQUEE AUX RESEAUX SOCIAUX.................................. 285
28 CONCLUSION ................................................................................................................................. 286
29 REGARD VERS LA SUITE … ............................................................................................................. 287
29.1 BENOIT LEGRAND (@_BENOITLEGRAND) PLUS AUCUNE EXCUSE… .......................................................287
29.2 EMMANUELLE LENEUF (@FLASHTWEET) JACK IS BACK.......................................................................289
30 AUTEUR DU LIVRE BLANC .............................................................................................................. 291
31 LIVRE BLANC PUBLIE AVEC LE SOUTIEN DE :................................................................................... 292
31.1 ASSOCIATION FRANÇAISE DE LA GESTION FINANCIERE (AFG) ..............................................................292
31.2 AXIELLES...................................................................................................................................292
31.3 CLUB DES ASSUREURS..................................................................................................................292
31.4 L’OBSERVATOIRE COM MEDIA....................................................................................................293
31.5 ECOLE POLYTECHNIQUE D’ASSURANCES (EPA).................................................................................293
31.6 FEMMES DE BRETAGNE................................................................................................................293
31.7 FINANCE INNOVATION.................................................................................................................294
31.8 MEDIA ACES ..............................................................................................................................294
31.9 MINA’S TALENTS........................................................................................................................294
31.10 PROFIT FOR NON PROFIT AWARDS .................................................................................................295
31.11 TWEETBOSSES ...........................................................................................................................295
31.12 UBERISATION.ORG......................................................................................................................296
31.13 AGEFI.......................................................................................................................................296
31.14 BOURSE DES CREDITS...................................................................................................................296
31.15 CULTURE BANQUE ......................................................................................................................296
31.16 DIGITAL BUSINESS NEWS .............................................................................................................297
31.17 DIGITAL INSURANCE....................................................................................................................297
31.18 FLASHTWEET.............................................................................................................................297
31.19 GARÇONNE MAGAZINE................................................................................................................297
31.20 GESTION DE FORTUNE .................................................................................................................298
31.21 INSTIT INVEST ............................................................................................................................298
31.22 LE MEUNIER QUI DORT ................................................................................................................298
31.23 LE REVENU................................................................................................................................298
31.24 NEXT FINANCE ...........................................................................................................................299
31.25 PUB DE COM .............................................................................................................................299
31.26 SOCIALTER ................................................................................................................................299
31.27 TALENTEO.................................................................................................................................299
31.28 TOUT SUR MES FINANCES .............................................................................................................300
31.29 TWITTMOOC.............................................................................................................................300
31.30 VOTRE ARGENT..........................................................................................................................300
31.31 WEBLIFE...................................................................................................................................300
31.32 WIZBII – LA RUCHE.....................................................................................................................300
32 1
ER
LIVRE BLANC SUR TWITTER ...................................................................................................... 301
33 LIVRE BLANC SUR LINKEDIN........................................................................................................... 302
34 SPONSORS ..................................................................................................................................... 303
14. LIVRE BLANC – 112 Regards sur Twitter Page 14
3 Préface
Cette (très longue) préface de plus de 60 contributions vient éclairer ce livre blanc sous une
perspective différente et propose au travers de ces témoignages la vision à la fois de participants du
1er
livre blanc sur Twitter et celle de témoins externes au monde de la banque finance assurance. Je
leur ai tous proposé de faire un point sur l’évolution de Twitter depuis 1 an, date de la publication du
premier livre blanc, et leur vision à venir de son utilisation.
Les témoignages de cette préface sont classés par chapitres thématiques puis par ordre
alphabétique.
Bonne lecture de ces nombreuses pages …
15. LIVRE BLANC – 112 Regards sur Twitter Page 15
4 Regards de dirigeants de la banque finance
assurance
4.1 Matthieu Bebear (@mbebear) Twitter redéfinit le langage
universel
@mbebear
DG AXA France Particuliers / Professionnels, membre du Comité
Exécutif @AXAFrance
https://fr.linkedin.com/pub/matthieu-bébéar/49/673/2a7/en
«Avec Twitter on redonne d’une part de l’immédiateté au contenu produit
par une « e-vox populi » et d’autre part, on va s’adresser à une
communauté de 320 millions de personnes dans le monde, dont 2,6
millions en France»
Twitter est l’outil de micro-publication par excellence, qui redéfinit les formats de contenus en
limitant l’information à 140 caractères et qui redéfinit par là même le langage universel.
Instigateur du hashtag, Twitter redonne la parole à tous dans une place globalisée. « Twitter » est un
nouveau langage de communication avec nos clients, prospects et consommateurs que les acteurs
des services financiers doivent découvrir et apprendre. Ce nouveau média est une formidable
opportunité et ouvre une nouvelle ère dans la communication BtoC : marketing virale, BigData,
communication descendante, échanges horizontaux, échange one/one, retours d’expériences clients
…
Avec Twitter on redonne d’une part de l’immédiateté au contenu produit par une « e-vox populi »
et d’autre part, on va s’adresser à une communauté de 320 millions de personnes dans le monde,
dont 2,6 millions en France, qui voient passer 500 millions de tweets par jour sur la plate-forme.
Outre la quantité, c’est l’instrument social le plus malléable qui soit pour agréger les réactions des
internautes. A ce titre Twitter est un outil d’échanges formidables avec les clients et les
consommateurs. Auparavant , il fallait lancer des enquêtes lourdes et coûteuses pour connaître les
attentes client, dorénavant nous aurons en direct et en temps réel les observations, préoccupations
16. LIVRE BLANC – 112 Regards sur Twitter Page 16
et attentes de ces derniers. Je considère que nous allons raccourcir le temps et la distance entre
l’Entreprise et le consommateur pour toujours lui offrir le meilleur service possible.
Pour autant et assez paradoxalement, Twitter survole encore un océan de micro-contenus ; mais en
définitive, peu d’utilisateurs sont réellement actifs pour l'instant. Ce média bénéficie par contre
d’une excellente couverture auprès des journalistes et influenceurs, un seul tweet peut susciter
l’intérêt de la presse internationale.
C’est dans cette perspective que Twitter devient la clé de voûte d’une communication de marque :
elle est a minima un relai des publications qui amplifie une campagne publicitaire, son potentiel final
restant encore inconnu : la plateforme connaît en effet d’infinies possibilités d’innovation en termes
de ciblage et de communication instantanée. Twitter est un formidable outil d’échange
d’information, de communication, qui conforte les liens de communautés d’intérêts. Les
consommateurs ressentent de plus en plus le besoin de tisser un lien affectif, fort, affirmé, collectif et
public avec leur assureur.
Les assureurs ont pris en compte ce nouveau besoin légitime exprimé tout autant par leurs clients et
prospects « twitter » : une attente affective et une exigence de service. Twitter, Facebook, Linkedin
sont les nouveaux modes de communication qui correspondent à des internautes-consommateurs
ayant des attentes, des besoins, des contraintes , des modes de vie différents. Il nous faut intégrer
tous ces souhaits aussi rapidement que possible dans une économie mondialisée et accélérée par
l’instantanéité du médiatique et du sociétal.
Les initiatives des marques institutionnelles (banques, assurances, compagnies aériennes) pour se
distinguer dans cette foule de contenus ne manquent plus.
Certains surfent sur la vague des transactions financières en S-money via des Tweets, d'autres
répondent aux questions des utilisateurs via des profils dédiés ou s’imposent une rigueur dans la
qualité de la réponse (Réponse au tweet minutée chez KLM).
D’autres exploitent les formats vidéos Vine de 6 secondes pour clamer leur côté innovateur et proche
du consommateur.
AXA utilise fortement Twitter en anticipation d'attentes et en terme de customisation de ses
solutions assurantielles au travers notamment de ces prises de paroles sur @AXAvotreservice . ´
Les challenges restent très nombreux. Nous souhaitons et œuvrons pour mettre le « client-acteur »
au centre de notre système d’information afin qu’il puisse trouver la meilleure réponse adaptée à
son besoin, à son sujet de préoccupation, à sa question, au bout de sa tablette, de son smartphone.
Nous avons également à gérer une évolution culturelle chez nos distributeurs, nous nous devons de
les accompagner et de les former à utiliser et à partager sur les « médias sociaux ». Ce sont de
nouveaux outils participatifs et générateurs de groupes d’influences avec un format « réseau » et «
lien social » qui oblige aussi à être vigilant au renom de l’Entreprise : professionnalisme, sérieux,
fiabilité, disponibilité.
Mais soyez persuadés que ce nouveau mode de communication direct et convivial va nous booster
et influencer pour nous améliorer encore et encore.
Il nous appartient donc d’être au rendez-vous d’une « relation client » au bout du smartphone sans
dégrader pour autant la dimension humaine qu’attendent aussi nos clients.
Il me reste à vous souhaiter bon !
17. LIVRE BLANC – 112 Regards sur Twitter Page 17
4.2 Pierre-Antoine Dusoulier (@PADusoulier) L’adoption de Twitter
s’accélère
@PADusoulier
Pierre-Antoine Dusoulier, CEO of Saxo Banque,Head of Western
Europe at Saxo Bank; BusinessAngel; CFD, Forex,Fintech and Cycling
https://fr.linkedin.com/pub/pierre-antoine-dusoulier/2/820/b1b
«le secteur s’adapte à la vidéo et apprend rapidement à se servir de Vine
ou de Periscope pour développer sa relation client»
Twitter fait maintenant partie intégrante des stratégies des banques et des assureurs tant au niveau
de la relation client, que du marketing et de la communication.
Son adoption qui fut lente dans le secteur semble d’ailleurs maintenant s’accélérer. Tout comme
celle d’autres réseaux sociaux émergents qui sont maintenant très vite utilisés par les banques. Deux
tendances fortes sont aujourd’hui devenues de vraies réalités : la vidéo et le mobile. La banque doit
être mobile et les interfaces doivent être faites pour les smartphones (et ne pas être seulement des
adaptations d’interfaces d’ordinateurs).
D’autre part il est intéressant de remarquer que le secteur s’adapte à la vidéo et apprend rapidement
à se servir de Vine ou de Periscope pour développer sa relation client. Chez Saxo Banque par exemple
nous ‘Periscopons’ tous les matins en direct de notre salle des marchés.
18. LIVRE BLANC – 112 Regards sur Twitter Page 18
4.3 Ronan Le Moal (@ronanlm) Faire des réseaux sociaux un outil de
business
@ronanLM
CEO at Credit Mutuel Arkea Involved in bank, insurance, web. Love
entrepreneurs
https://fr.linkedin.com/pub/ronan-le-moal/8/1b/a0b
«Les acteurs du secteur de la banque et de l'assurance vendent de
l'immatériel, comment 'incarner' le produit, les valeurs que la marque
veut lui voir véhiculer ?»
Les réseaux sociaux, dans le prolongement des années de crise financière, se sont emparés du
monde de la banque finance assurance pour en stigmatiser les travers - en tout cas ceux d'une
certaine finance - avec en écho une présence des acteurs du secteur quasiment... nulle.
Le temps a passé et le secteur est d'abord venu sur les réseaux sociaux pour en faire - ce n'est pas un
pêché ! - un outil de business. Mais, ce n'est pas suffisant.
Les acteurs du secteur de la banque et de l'assurance vendent de l'immatériel, comment 'incarner' le
produit, les valeurs que la marque veut lui voir véhiculer ?
Ce sens, il ne peut être donné que par un discours, le discours de l'entreprise - et donc de ses
dirigeants - sur les fondamentaux qui dictent sa manière de faire des affaires.
Il ne s'agit pas de faire des dirigeants des 'hommes sandwitch', il s'agit, par une présence sur les
réseaux sociaux, de porter des idées, en son nom, au nom de l'entreprise, qui permettent d'identifier
l'ADN de son entreprise, de donner le sens de son action.
La prise de conscience est là, le passage à l'action parfois plus difficile. Il faut maîtriser l'outil, trouver
une ligne 'éditoriale' et surtout... se jeter à l'eau ! #justdareit #inprogress
19. LIVRE BLANC – 112 Regards sur Twitter Page 19
4.4 Eric Lombard (@eric_r_lombard) Génération Twitter
@Eric_R_Lombard
CEO @Generalifrance & Membre du Group Management Committee
#Generali S.p.A. Administrateur BPIFrance Pdt Université #Assurance
- Tweete aussi #Management #Voile
https://fr.linkedin.com/pub/eric-lombard/76/318/876/en
«Cette progression va se poursuivre, les personnes oublieront leur
appréhension de ces nouveaux moyens de communication, en
comprendront les codes et en retireront les bénéfices en termes
d’inspiration, de créativité, de dialogue avec leurs parties prenantes. Cela
va accélérer les transformations à l’œuvre dans les entreprises»
Le tweet a remplacé la dépêche AFP, et l’AFP est maintenant sur Twitter.
Pour ma part, ma promenade quotidienne au kiosque est devenue une consultation du fil Twitter et
de mes abonnements digitaux.
Pour ouvrir le nouveau livre blanc d’Alban Jarry, je me suis amusé à regarder l’évolution des trois
secteurs banque / Finance / assurance sur Twitter. Depuis la fin de 2013, l’audience des vingt
premiers comptes de nos institutions a été multipliée entre 2,5 et 3,2. L’audience de l’assurance a
été multipliée par 5 en 18 mois, la plus forte progression de ces 3 univers. Ils totalisent ainsi près de
115.000 followers1.
J’ai d’ailleurs été heureux de voir dans les classements d’Alban que plusieurs de mes collègues de
Generali France faisaient partie du Top 20 des influenceurs du secteur.
De l’entreprise verticale à l’entreprise horizontale
Cette progression va se poursuivre, les personnes oublieront leur appréhension de ces nouveaux
moyens de communication, en comprendront les codes et en retireront les bénéfices en termes
d’inspiration, de créativité, de dialogue avec leurs parties prenantes. Cela va accélérer les
transformations à l’œuvre dans les entreprises.
En matière de management : les médias sociaux facilitent la culture du partage de
l’information, la propagation de l’intelligence collective. L’entreprise verticale voit ses
20. LIVRE BLANC – 112 Regards sur Twitter Page 20
jours comptés. Sous l’influence des jeunes générations, elle va devenir de plus en plus
horizontale : sa hiérarchie devra tirer sa légitimité de sa capacité à fédérer. Mais les
nouveaux outils ne sont rien sans de nouvelles mentalités. Sur les réseaux sociaux,
chacun peut devenir influent à condition de donner à voir et à penser aux autres. Dans
nos entreprises nous devons donner plus d’inspirations, d’autonomie et de
responsabilités à nos équipes. C’est aussi en suivant cette voie que nos secteurs
pourront attirer les jeunes générations ;
Capacité d’innovation : Nous pouvons construire de nouvelles relations grâce aux usages
que permettent les médias sociaux qui rendent poreux les murs de l’entreprise.
L’économie collaborative a rebattu les cartes. La finance, la banque et l’assurance sont au
cœur de ces nouveaux challenges avec le développement des fintechs, le crowdfunding,
le crowdequity et le développement de nouvelles garanties pour ces communautés.
Relations avec nos parties prenantes : Les medias sociaux font évoluer les rapports de
forces entre l’entreprise et ses parties prenantes. Depuis son apparition, Twitter a permis
une nouvelle forme d’interaction. Nos collaborateurs, nos clients, nos partenaires
peuvent devenir des influenceurs ; des ambassadeurs ou des détracteurs. Nos clients
peuvent prendre la parole pour dire ce qui va ou ne va pas dans les offres et les actions
de nos entreprises. Nos collaborateurs peuvent relayer avec crédibilité ce qu’ils
apprécient dans leur vie quotidienne de salariés ou bien questionner nos modèles. D’où
l’importance grandissante de la e-réputation et de la recommandation
L’usage des médias sociaux va grandissant, nous allons encore découvrir de nouveaux gisements
d’influence et de rayonnement pour nos secteurs grâce à l’investissement en temps et en énergie
que tous leurs acteurs y consacrent. Le nombre de followers d’Alban Jarry n’a pas fini de croitre !
Note :
1 – A titre de comparaison, leur audience pourrait être rapprochée de celle d’un média économique
comme Les Echos (Diffusion OJD des Echos 128.088 exemplaires tirés – juin 2015). Bien sûr, ne
comparons pas les deux types d’informations ! Les medias sociaux prouvent leur réactivité pour
l’information en temps réel mais l’analyse avec du recul reste l’apanage des medias classiques. Eux-
mêmes, d’ailleurs, ont bien compris l’intérêt de Twitter pour relayer l’actualité chaude.
21. LIVRE BLANC – 112 Regards sur Twitter Page 21
4.5 Jacques Richier (@jacquesrichier) Les consommateurs aspirent à
un traitement « selfie »
@jacquesrichier
PDG d'Allianz France allianz.fr
https://www.linkedin.com/pub/jacques-
richier/43/896/681/en
«Les réseaux sociaux permettent de toucher des communautés entières,
engagées et fédérées autour de centres d’intérêt forts»
Avec la révolution digitale, les consommateurs aspirent à un traitement « selfie » et valorisent les
formes de partage. Ces nouveaux usages sont incarnés et rendus possibles par les réseaux sociaux et
Twitter.
Pour être au rendez-vous, rencontrer le client là où il se trouve et lui proposer une offre
personnalisée, les banques et les assurances ont dû réinventer leur relation clients et faire une vraie
place aux réseaux sociaux.
Concrètement, cela signifie connecter ses réseaux de distribution, mais aussi repenser son image de
marque pour transmettre une nouvelle « proximité ».
Où en sommes-nous, aujourd’hui, de cette intégration des réseaux sociaux ?
L’ère de test et de la découverte est derrière nous ; désormais, on ne conçoit plus la relation client
sans eux !
Si au début, les marques se sont beaucoup appuyées sur les réseaux sociaux pour promouvoir la
sortie de nouvelles offres, aujourd’hui, au-delà d’une notoriété accrue, nous avons compris qu’ils
avaient davantage à offrir: ce sont devenus de formidables vecteurs d’engagement des clients.
Passer par les réseaux sociaux pour aborder des sujets sérieux, comme la prévention par exemple,
c’est une manière de les rendre accessible, en apostrophant directement les clients et en
encourageant leurs prises de parole. Cela permet d’initier avec eux un échange vraiment individuel.
22. LIVRE BLANC – 112 Regards sur Twitter Page 22
Les réseaux sociaux permettent de toucher des communautés entières, engagées et fédérées autour
de centres d’intérêt forts, comme le sport, par exemple. C’est tout le sens de notre démarche avec
l’Allianz Riviera, qui permet de parler directement aux passionnés de rugby ou de football.
Il faut dire aussi que la multiplication des vidéos et des images sur les réseaux sociaux, permet aux
entreprises de transmettre beaucoup plus qu’un communiqué de presse : de vraies émotions !
Enfin, les réseaux sociaux nous fournissent un outil fabuleux pour venir en aide aux clients dans la vie
pratique, et les orienter lorsqu’ils recherchent une information ou un interlocuteur.
Pour un assureur aujourd’hui, Twitter et les réseaux sociaux représentent bien un défi, mais aussi et
surtout un outil incomparable. Ils nous invitent à adapter notre posture en temps réel, pour être
toujours plus en empathie avec notre époque et avec nos clients. Au fond, c’est cela notre rôle
sociétal : comprendre les nouveaux usages au moment où ils apparaissent, garder les yeux ouverts
sur le monde, interagir avec lui dans le moment présent.
23. LIVRE BLANC – 112 Regards sur Twitter Page 23
5 Quand les réseaux sociaux uberisent la relation
professionnelle
Les réseaux sociaux se révèlent être un outil précieux pour connecter les professionnels entre-eux et
faciliter leur collaboration.
Dans le monde de l’entreprise, jusqu’à présent, il était souvent compliqué pour un professionnel de
rencontrer des spécialistes renommés de son domaine d'activité et plus encore de s’adresser à eux.
Ces derniers se réunissaient la plupart du temps en cercles retreints pour échanger sur leurs bonnes
pratiques et pour réaliser des ouvrages. L’accès à cette élite professionnelle prenait des années et
parfois était impossible.
Depuis quelques années, les hommes sont partis à la découverte d’un nouveau monde : les réseaux
sociaux. Nouvelle terre de partage d’informations et de mise en commun de matière grise, ils n’ont
pour seul objectif que de connecter le plus possible les humains entre eux et de les rapprocher. Lieu
de communication instantanée, il y est possible de s’y téléporter en n’importe quel endroit de la
planète pour acquérir de la connaissance et rencontrer les meilleurs experts.
Un partage global des connaissances
Les réseaux sociaux ont cette faculté d’ « uberiser » la rencontre professionnelle en la rendant plus
facile. Ils donnent une chance à chacun de pouvoir se connecter avec n’importe qui, quel que soit son
niveau hiérarchique ou son domaine de compétence. D’une communauté structurée de forme
pyramidale descendante, le partage des connaissances se transforme progressivement et devient
global dans l’ère de l’ultra connexion. Chaque utilisateur se transforme pour apprendre à identifier
les nœuds qui vont lui permettre d’acquérir de nouvelles connaissances et de rencontrer les talents
qui seront à sa portée de clics.
Aujourd’hui, celles et ceux qui sont présents sur les réseaux sociaux bénéficient d’une avance
considérable, car ils sont au cœur de ce nouveau système tentaculaire qui leur permet de se
connecter aux meilleurs spécialistes et d’aimanter les talents. Les frontières de la diffusion de la
connaissance n’ont jamais été aussi poreuses et le monde professionnel est en train de vivre une
révolution culturelle dans ses modes de communication.
Un coup de pousse pour les projets collaboratifs
24. LIVRE BLANC – 112 Regards sur Twitter Page 24
Rassembler des talents autour d’une idée n’a jamais été aussi simple. Pour réaliser un ouvrage
professionnel collectif sur un thème particulier, quelques clics suffisent pour entrer en contact avec
des experts connus ou des dirigeants. Réaliser un livre blanc était complexe dans notre Ancien
Monde ? Des centaines de professionnels sont prêts à participer à ce type d’ouvrage aujourd’hui et il
est simple de les réunir autour d’une thématique commune. Aider des entrepreneurs ou
entrepreneuses ? Des réseaux comme « Femme de Bretagne » montrent que les talents partagent
leurs savoirs pour aider des femmes dans leurs projets de création d’entreprises.
Réunir des professionnels en un même lieu pour développer une idée ? La soirée organisée autour du
#FlashTweetApero a montré qu’un esprit communautaire était prêt à aider au développement de ce
concept qui est déjà qualifié par certains "d’Uber des médias". Les exemples sont si nombreux et
chaque jour de nouvelles idées émergent.
Être aujourd’hui présent dans les réseaux sociaux permet à chaque internaute de se bâtir un ou des
réseaux qui lui seront utiles pour le reste de sa carrière professionnelle. Dans ce Nouveau Monde,
être une tête de nœud, permet déjà à certains de devenir des nouveaux leaders influents des temps
modernes. Capables de générer une dynamique autour de leurs idées, ils attirent les talents et savent
en retour les mettre en avant pour défendre des causes communes.
Un « univers » sans limite
Le monde des réseaux sociaux ouvre des perspectives inattendues et permet les rencontres les plus
improbables. La diversité ou la parité sont des acquis de ce nouvel univers où il est possible de
balayer toute forme de discrimination. Il n’existe plus de jeunes ou de vieux. Les idées se partagent
et se transmettent à la vitesse de la lumière. Chacun sème un peu et souvent récolte beaucoup.
Rapidement, ceux qui ont compris l’intérêt de ces réseaux sociaux deviennent accrocs aux réseaux
sociaux et ne cessent de les explorer. Du virtuel à l'IRL ("In Real Life"), il est possible de découvrir
sans cesse des professionnels dont l'apport est à chaque fois important.
Quelles sont leurs limites ? Quelles vont être leurs contributions dans le développement à venir de
notre société ? Comme un univers en pleine expansion, ils n’offrent à l’heure actuelle aucune
visibilité sur leurs limites, mais laissent imaginer un monde nouveau où chacun pourra bâtir ses
propres rêves selon son rythme et ses envies. Dès à présent, il est pourtant certain que les distances
entre les humains n'ont jamais été aussi faibles et qu'il est possible de communiquer avec toute
personne connectée à l'un de ces réseaux.
Article publié pour Les Echos (05/08/2015)
http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-136567-les-reseaux-sociaux-aimantent-les-
talents-et-uberisent-la-relation-professionnelle-1142341.php
25. LIVRE BLANC – 112 Regards sur Twitter Page 25
6 Regard d’ubérisateur
6.1 Ludovic Le Moan (@kernelking) Toutes les ressources peuvent
désormais être « Uberisées »
@kernelKing
CEO at SigFox Wireless
https://fr.linkedin.com/in/lemoan
«Cette transformation va impacter tous les domaines d’activités. Elle
constitue une menace pour ceux qui restent immobiles, mais elle
engendre, aussi et surtout, une opportunité gigantesque pour ceux qui
repensent l’avenir au travers du cloud et des technologies digitales»
Le développement d’entreprises comme Airbnb, Uber, ou BlaBlaCar démontre que l’on peut
désormais bouleverser des métiers, des industries ou des usages en très peu de temps. Ces
entreprises ne faisaient pas parler d’elles il y a encore deux à trois ans, aujourd’hui elles sont au
coeur d’un changement majeur!
Toutes les ressources peuvent désormais être « Uberisées », une voiture garée sur un parking, un
appartement vide, une séance de cinéma qui démarre avec une place vide, un avion ou un train qui
décolle avec une place vide…
Cette transformation va impacter tous les domaines d’activités. Elle constitue une menace pour ceux
qui restent immobiles, mais elle engendre, aussi et surtout, une opportunité gigantesque pour ceux
qui repensent l’avenir au travers du cloud et des technologies digitales.
L'avènement de l’Internet des Objets va jouer un rôle primordial dans le développement de cette
tendance vers tous les secteurs d’activités. Dès lors ou les biens de consommations pourront signaler
qu’ils sont épuisés ou bien en fin de vie, il devient possible pour celui qui détient cette information
de développer une plate-forme de réapprovisionnement, et de court-circuiter les canaux habituels
de distribution. Cela conduit à la désintermédiation et peut être la fin des grandes surfaces de vente.
Votre machine à laver sera demain capable de signaler que la lessive vient à manquer pour susciter le
réapprovisionnement par un tiers qui pourrait être un Uber de la lessive….
26. LIVRE BLANC – 112 Regards sur Twitter Page 26
On vit par conséquent une époque formidable ou les cartes peuvent être redistribuées dans ce sens,
mais il ne faut pas tarder car la transition a lieu aujourd’hui et elle est quasi sans frontière. Elle sera à
la frontière du BIG DATA (comment prévoir des besoins par l’analyse de cohorte de données
importantes), de l’Internet des Objets (comment être au plus près de la vie réelle et de la
consommation des ressources) et des réseaux sociaux (comment toucher un maximum de personnes
dans un minimum de temps, et devenir tous acteurs/consommateurs confondus).
Un autre prisme de vue qui renforce ce besoin d’accélération et de désintermédiation, provient d’un
changement dans l’échelle de temps. La seconde est sans cesse plus courte. Nous devons donc
réaliser de plus en plus de choses dans un même laps de temps. Il faut donc que notre
environnement et les processus du quotidien puissent être pris en charge par les objets désormais
connectés au cloud. La projection des modes de consommation depuis un demi-siècle, couplée avec
l’analyse nos tendances sociétales, nous amène à entrevoir un monde sans grandes surfaces.. Peut
être restera t-il quelques échoppes.
27. LIVRE BLANC – 112 Regards sur Twitter Page 27
7 Quel avenir pour la banque traditionnelle face au
risque d’uberisation ?
Uber ou Google, quel acteur viendra révolutionner le modèle bancaire dans les prochaines années ?
Plus rapidement, l'arrivée d'Orange, Amazon ou des FinTech pourrait bouleverser l'équilibre du
secteur.
L’actualité est sans cesse là pour nous rappeler qu’un empire peut s’écrouler du jour au lendemain.
Régulièrement, comme dans le cas Volkswagen, une fraude est à l’origine de cette rupture. Dans la
banque et la finance, Société Générale avec l’affaire Kerviel, BNP Paribas avec son amende record
aux États-Unis, les banques suisses (Crédit Suisse et UBS en têtes)… subissent régulièrement les
foudres des autorités. La crise des subprimes n’a fait qu’accentuer la visibilité de ce phénomène.
Depuis 2007, le monde de la banque ne cesse d’évoluer et de se transformer pour résister aux crises
de son modèle. Il subit des chocs, ses fondations vacillent, mais jusqu’à présent, à part Lehman,
Dexia et quelques autres, finalement peu ont subi des assauts suffisamment violents pour mettre en
péril leurs activités.
À côté de ce phénomène, qui commence à être bien suivi dans la liste des risques dits stratégiques, la
peur d’une uberisation du secteur se fait une place de plus en plus importante. Elle se matérialise par
la crainte de nouveaux entrants qui viendraient bouleverser les équilibres financiers du secteur.
Cette activité ultra réglementée peut-elle se retrouver attaquée dans ses fondamentaux dans les
années à venir et faire l’objet d’une nouvelle vague de concurrence sans précédent ?
Anticiper les possibilités de l’avenir numérique, anticiper la dématérialisation complète de la relation
entre la banque et ses clients, permet-il de disposer d’une boule de cristal de nouvelle génération ?
Les FinTech, Uber, Google… Orange, Amazon, des nouveaux entrants semblent pouvoir créer à court
terme une très forte rupture dans le modèle actuel.
Il y a 15 ans…
Nous sommes au début des années 2000, dans la fièvre du développement de l’internet, les banques
subissent un premier assaut ou créent leurs filiales dédiées à ces nouvelles technologies. La mode
des "e-banque" se lance : e-Rothschild, eCortal, e.creditlyonnais.fr. Un industriel comme Bernard
Arnaud crée Zebank. Innovantes ? Probablement. Trop chères à mettre en place ? Surement !
Beaucoup ne résistent pas plus de quelques années face au peu de rentabilité de ce nouveau
modèle.
Parfois, les pertes sont abyssales. Les Français n’étaient pas encore prêts à "confier" leurs économies
à ces banquiers virtuels à une époque où le conseiller bancaire était encore jugé comme un proche
de la famille. Le numéro de compte, un emprunt immobilier corrélé à la domiciliation du compte
principal, la détention d’une assurance vie furent aussi d’importants freins au mouvement. La
confiance dans ce nouveau système n’était pas encore là. Peu de consommateurs achetaient sur le
net.
À l’époque, j’ai participé au projet d’e-Rothschild en tant que "client pilote". Nous devions imaginer
la banque du XXIe siècle. L’effervescence autour du lancement fut incroyable dans le groupe. Le
28. LIVRE BLANC – 112 Regards sur Twitter Page 28
modèle était complètement disruptif dans l’univers de la banque privée. Lancée le 10 septembre
2001, elle subit de plein fouet la crise qui s’en suivit. Elle disparut quelques années plus tard.
Pourtant, elle apporta de nombreuses idées et des innovations remarquables.
CRM, passage d’ordres, traitement des cartes de crédit… tout fut automatisé pour s’ouvrir une
autoroute moderne. Elle fut un apport absolument extraordinaire en termes d’organisation et de
modernisation de la structure informatique du groupe. Dans les filiales financières, nous avons
ensuite utilisé pendant longtemps une partie de l’infrastructure mise en place. Nous avions un TGV à
disposition, nous sommes montés dans le train de la modernité et de la rapidité.
Hier
Nous sommes en 2013 et 2014, une nouvelle fièvre atteint les grands groupes bancaires. Les Français
ont adopté leurs smartphones, qui sont devenus leurs amis les plus proches, et la modernisation
bancaire doit s’accélérer. Hello Bank ! ou Soon d’Axa arrivent pour accélérer la digitalisation de
l’espace bancaire. D’une agence à l’ancienne avec ses doubles ou triples sas d’entrée, blindés, pour
protéger le peu de monnaie fiduciaire encore stockée, le client passe à l’ère du numérique où tous
les services deviennent accessibles au bout de ses doigts.
Ces nouvelles banques rejoignent rapidement le club des leaders survivants de la première époque
comme ING Direct ou Boursorama. De nouveau, la course à la technologie s’est enclenchée pour
bâtir les services du futur. De nouveau une effervescence agite le milieu. À la différence d’il y a 15
ans, peu d’acteurs externes viennent encore se mêler à la lutte.
Aujourd’hui
Trop tôt ? Trop tard ? Le débat n’est pas tranché. En 2014, sur les 70 millions de comptes à vue en
France, seuls 3 millions étaient dématérialisés dans une agence en ligne. Dans le même temps, 71,3
millions de cartes SIM circulent en France, l’équipement est massif et la connexion à sa banque via
un smartphone n’est plus un obstacle psychologique. Un compte sur 3 s’ouvre dans une agence en
ligne et un français sur 5 envisage d’y basculer (source Brand Advocacy Index 2015 du BCG).
Tous les voyants sont au vert pour les grandes manœuvres qui s’annoncent. Pourtant, pour les
banques, un obstacle majeur demeure, les banques en ligne restent peu rentables poussées à une
concurrence sur les prix qui les a enfermés dans des modèles low-cost. Bascule des clients contre
soucis de rentabilité. Coûts des structures d’agences physiques à intégrer dans le nouveau schéma,
l’équation est d’une complexité absolue.
Demain
Pas une semaine ne passe sans annonce d’une innovation dans les Fintech. Spécialisées dans
l’attaque des services les plus rentables du modèle bancaire, elles représentent un risque émergent
qui devra faire ses preuves. Il faudra probablement attendre un peu avant de voir des licornes
émerger de ce côté.
Annoncées pendant l’été 2015, les arrivées d’Orange et d’Amazon pour 2016 risquent de changer le
paradigme. Leurs cibles ? Les clients particuliers et les PME. Innovation, faibles coûts de structures,
marques reconnues et appréciées par la clientèle, tous les ingrédients sont là pour pénétrer
29. LIVRE BLANC – 112 Regards sur Twitter Page 29
rapidement le marché. L’absence de connaissance des techniques bancaires ne devrait pas être un
problème. Orange devrait s’inspirer des techniques où elle fait fureur en Afrique et dans les pays
émergents.
Paiement sans contact, rapidité des virements, souscription en quelques clics à des produits
financiers… l’assurance est aussi dans le collimateur. Révolution ? Si Orange combine son offre avec
une légère transformation de ses agences de téléphonie pour intégrer des DAB et convaincre les
accrocs des agences physiques la pénétration peut être rapide. Quelques marques bancaires ont
transformé leurs agences pour vendre de la téléphonie, la démarche inverse risque d’être autrement
plus impactante.
Amazon va proposer des crédits aux PME à taux réduits. L’attaque risque d’être rude pour les
banques sur un segment de marché où les marges restent importantes pour couvrir le risque de
défaut de l’emprunteur. Avec le Big data et la connaissance de la santé financière des PME déjà
clientes, Amazon optimisera sa gestion du risque expliquant ces taux réduits. L’offre décolle très vite
à l’étranger.
Le secteur de la banque est probablement à un tournant de son histoire. Cette fois, des non-
banquiers vont peut-être s’imposer. Une fois de plus tout dépendra des clients ? Si les offres sont
suffisamment alléchantes, il ne fait pas de doute qu’ils les étudieront très sérieusement et que la
concurrence risque d’être rude.
Article pour Les Echos (28/09/201)5
http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-140102-quel-avenir-pour-la-banque-
traditionnelle-face-au-risque-duberisation-1159895.php
30. LIVRE BLANC – 112 Regards sur Twitter Page 30
8 Regards « académiques »
8.1 Hervé Alexandre (@halex21) Les banques ont saisi l’importance
de twitter
@halex21
Professeur de banque-finance a Dauphine Banque et Intermédiation
Financière. Economica
https://fr.linkedin.com/in/halex
«La question qu’on est en droit de se poser aujourd’hui réside dans
l’adaptation réelle des banques à l’environnement twitter et plus
largement à l’ensemble des réseaux sociaux»
Un an déjà que le livre blanc Twitter est sorti sous l’impulsion d’Alban Jarry. Une année particulière
parce qu’enfin il semble que les institutions bancaires, financières et d’assurance ont pris la mesure
des bouleversements qui s’opèrent dans la plupart des autres secteurs économiques.
On constate aujourd’hui une effervescence des comptes individuels en lien avec la banque, la finance
et l’assurance sur twitter où l’information circule rapidement. Parallèlement à ce dynamisme des
comptes individuels, les institutions tentent d’accroitre leur présence sur twitter et certaines
adoptent un ton tout à fait adapté à ce réseau et distillent des informations pertinentes et
intéressantes. A la date du 2 septembre 2015, il était, par exemple, possible de recueillir les
informations suivantes sur les comptes officiels twitter des principales banques françaises.
Banque Abonnés Abonnements Tweets Ratio abonnés
/ abonnements
BPCE 7 000 1 061 4 663 7
Banques Populaires 11 600 1 239 6 811 9
31. LIVRE BLANC – 112 Regards sur Twitter Page 31
Banque Abonnés Abonnements Tweets Ratio abonnés
/ abonnements
Caisses d’Epargne 17 300 244 4 294 71
Banque Postale 10 600 1 115 8 901 10
BNP 41 000 7 414 8 631 6
Crédit Agricole 37 900 1 675 15 600 23
Crédit Mutuel 6 989 191 1 765 37
Société Générale 27 500 188 4 740 146
Ce tableau n’a bien entendu aucune volonté d’établir un quelconque classement, ce qui permettra
d’éviter la ruée aux abonnés fantômes dont certains personnages publiques semblent si friands, ni de
prétention d’exhaustivité. Il permet juste un rapide aperçu de l’activité twitter officielle des banques
françaises. Certaines sont plus bavardes que d’autres (elles tweetent plus à plus de gens), d’autres
plus à l’écoute du réseau. Le ratio abonnés/abonnements varie ainsi dans un rapport de 1 à 20 et
témoigne de rapports institutionnels différents par rapport à twitter. Certaines semblent être à
l’écoute de twitter, d’autres sont plus dans une logique de communication à l’égard de leurs
nombreux abonnés. QueIles que soient ces différences, il est cependant possible de dire qu’elles ont
toutes saisi l’importance de twitter sans toujours bien en saisir les subtilités.
La question qu’on est en droit de se poser aujourd’hui réside dans l’adaptation réelle des banques à
l’environnement twitter et plus largement à l’ensemble des réseaux sociaux. Une fois qu’on dépasse
la vision d’internet comme un canal complémentaire de distribution (en complément de l’agence
notamment), quel intérêt ont les banques en tant qu’institutions à établir leur présence sur twitter, à
part celui de suivre une tendance, de ne pas sembler dépassé ? Est ce un mode réellement adapté de
communication d’institutions telles que les banques ou les assurances ? Les Fintechs ne sont-elles
pas par essence mieux adaptées à cet environnement ?
Je n’ai pas de réponses à ces questions, mais l’année à venir est celle de l’arrivée significative
d’internet et des réseaux sociaux dans le coeur de métier des institutions bancaires, financière et
d’assurance. Ce second livre blanc, j’en suis sûr, offre déjà un premier ensemble de réponses.
32. LIVRE BLANC – 112 Regards sur Twitter Page 32
8.2 Vincent Dutot : Twitter est-il destiné aux professionnels ?
Associate Professor Paris School of Business - Co-head of Chair D-
Cube
https://fr.linkedin.com/in/vincentdutot
«Si d’un point de vue professionnel, les marques ont tendance à investir
plus sur la plateforme, cela reste minime par rapport aux autres supports
digitaux»
Deuxième édition du livre blanc, et donc un deuxième regard sur Twitter. Il y a un an j’écrivais ne pas
avoir de compte Twitter et me questionner sur le modèle d’affaires de la plateforme. Un an plus tard,
je n’ai toujours pas de compte et je suis avec insistance les décisions stratégiques de l’entreprise. Car
le moins que l’on puisse dire c’est que coté chiffres, ce n’est pas le bonheur : une croissance du
nombre d’utilisateur assez faible (+12%), et des pertes de près de 140 millions de $.
Pour autant, pendant la dernière année, Twitter a procédé à de nombreux ajustements de son
modèle d’affaires dans un souci annoncé d’ « assurer une croissance à long terme ». L’apparition de
tweets sponsorisés, la restructuration de son modèle économique de revente d’informations ou
encore le lancement de l’Audience Platform sont à mon sens de véritables évolutions stratégiques de
l’entreprise.
Pour autant, quel positionnement ? Si d’un point de vue professionnel, les marques ont tendance à
investir plus sur la plateforme, cela reste minime par rapport aux autres supports digitaux. Quels
utilisateurs ? 300 millions d’utilisateurs actifs par mois dans le monde (contre 30 il y a 5 ans), mais
une prédominance des jeunes (en France par exemple, 60% des utilisateurs de Twitter ont moins de
35 ans).
Alors est-ce vraiment une plateforme destinée aux professionnels ? Pour l’entreprise la réponse
serait oui, dans les faits j’en doute fortement. Cependant ces utilisateurs vieillissent et si la
plateforme arrive à les fidéliser alors elle pourra s’appuyer sur ce bassin de jeunes professionnels
pour assurer un virage plus que réussi.
En résumé, Twitter fait indéniablement partie du panorama des réseaux sociaux qui comptent dans
le monde et en France, pour autant, quand on compare l’entreprise aux autres acteurs majeurs
digital, force est de constater que la plateforme est en retard. L’avenir est par le mobile : la publicité
33. LIVRE BLANC – 112 Regards sur Twitter Page 33
sur ce support représente près de 90% du CA généré par la marque, le futur : un rachat par une
grosse entreprise pour redonner un nouveau souffle…peut-être pas si impossible que ça.
Rendez-vous pris dans un an.
34. LIVRE BLANC – 112 Regards sur Twitter Page 34
8.3 Fabrice Epelboin (@epelboin) L’art de l’engagement
@epelboin
Creative geek, Startupper, Strategist, Infowarrior, Teacher at
@sciencespo #CodeIsLaw #DealWithIt
https://fr.linkedin.com/in/epelboin
« C'est aussi ça l’uberisation : un besoin urgent de valoriser l'humain en
tant que tel et de lui permettre de créer une valeur spécifiquement
humaine, et plus seulement comme un rouage d'une gigantesque
mécanique qu'il est censé servir»
La maitrise par l’ensemble des collaborateurs de l’entreprise de l’art et la manière d’interagir sur les
réseaux sociaux - appelé « engagement » - est l’une des clés de la transformation digitale. C’est aussi
un challenge considérable aux multiples facettes. Petit tour d’horizon.
L'année qui vient de s'écouler aura été marquée, dans le Landerneau des médias sociaux propres au
monde de la banque-assurance, par l'annonce faite par AXA, ou bien encore le Groupe Banque
Populaire et la Caisse d’Épargne, de migrer une partie significative de leur stratégie CRM sur
Facebook.
On peut imaginer, à horizon de quelques années, voir une partie de plus en plus importante des
employés de guichet (mais pas que) transférer progressivement leurs activités sur Facebook et les
réseaux sociaux. Cela pose certes un certain nombre de problèmes - à commencer par la formation,
le management et la supervision de tout cela -, mais cela marque un moment important : pour ces
entreprises de service en rapport avec le grand public, imaginer que ce dernier se déplacera sur leurs
systèmes en ligne - archaïques comparés à Facebook - comme ils se déplaçaient dans leurs agences
hier, est une stratégie qui appartient au passé.
La rue passante dans laquelle il convient désormais d'ouvrir des agences, c'est Facebook.
Le challenge qui consiste à faire participer une grande entreprise à une interaction "en masse" avec
sa clientèle et ses prospects sur Facebook, même si on a l'habitude de le faire "in real life", dans une
myriade d'agences sur le terrain et à travers moultes call-centers, est colossal. Mais en même temps,
la fameuse "transformation digitale", dernière cartouche avant l'uberisation promise par internet et
Maurice Lévy, n'a jamais été annoncée comme une partie de plaisir.
Durant les précédentes décennies, un nombre croissant de grandes entreprises ont abordé leur
évolution comme l'optimisation d'un agencement de process aux services desquels des hommes
35. LIVRE BLANC – 112 Regards sur Twitter Page 35
étaient dédiés. Si cette vision de l'entreprise fait sens quand elle est pilotée par une direction
financière, elle consiste, en fin de compte, à faire de l’algorithmie avec des hommes. Aucune chance
dans ces conditions d'être plus compétitif qu'un algorithme fait non plus de chair et d'os mais de
code. C'est aussi ça l’uberisation : un besoin urgent de valoriser l'humain en tant que tel et de lui
permettre de créer une valeur spécifiquement humaine, et plus seulement comme un rouage d'une
gigantesque mécanique qu'il est censé servir. Une problématique de rivalité entre l'homme et la
machine, soulevée par Chaplin dans les Temps Moderne un peu avant la seconde guerre mondiale,
qui est, une fois de plus, d'actualité.
Faisons un tour d'horizon rapide des défis à relever, pour peu qu'on ait l'ambition de pleinement
profiter de ces fameux réseaux sociaux pour transformer en profondeur une organisation aussi
importante, et faire avec Facebook ce que ces mêmes sociétés ont fait hier avec les call-centers ou
l'implantation sur le territoire de vaste réseaux d'agences : assurer un lien avec une clientèle qu'on
compte en millions de personnes, prospecter une population bien plus vaste encore, régler des
contentieux, ou diffuser des messages auprès de la population portant tant sur ses valeurs que sur
ses produits.
Les RH, une fonction à réinventer
Le recrutement et la formation de compétences devraient rapidement devenir un élément critique.
Les talents en matière de média sociaux étant fort peu nombreux, et pour le moment sous payés, on
a toutes les chances d'assister à des tensions sur le marché du travail qui ne sont pas sans rappeler
celles qui avaient vu, à la fin des années 90, s'envoler les salaires des webmasters.
Le savoir faire en matière d'interaction sociale 2.0 - dont la mesure reste à inventer, tant quali que
quanti - sera bien plus valorisé demain qu'aujourd'hui, et devrait rapidement être reconnu comme
un élément clé des 'actifs immatériels de l'entreprise', mais également comme un signe de leur
capacité de résilience face aux disruptions promises par internet. Autant dire que le jour où les
analystes financiers prendront cela en compte de façon significative dans leurs recommandations
n'est pas loin. Il ne manque plus qu'à mettre au point un indice savamment calculé par une
institution faisant autorité - tout comme Interbrand l'a fait en son temps pour les marques, autre
actif immatériel désormais valorisé en tant que tel -, et tout cela aura un impact sérieux sur le cours
de bourse des multinationales.
Au sein des services RH, la détection de talents va devenir un enjeu de taille. Quand une entreprise
compte ses employés en dizaines de milliers, les statistiques les plus basiques suffisent à affirmer que
parmi eux se cachent de nombreuses compétences de premier plan. Elles sont le plus souvent
passées inaperçues, et elles pourraient s'avérer stratégiques pour la "transformation digitale"
l'entreprise. Reste à mettre au point une méthode pour les détecter, avant que la concurrence ne le
fasse, et avoir quelque chose d'intéressant à leur proposer, avant que la concurrence ne le fasse.
Accessoirement, évaluer ces compétences à l'embauche, ou pour débaucher chez la concurrence (je
me répète), va là aussi demander beaucoup de travail.
Former, en masse, à quelque chose de flou - la sociabilité en ligne - est un autre défi de taille. Hors de
question de calquer les scénarios de script des call-center : déjà usés en "one-to-one", ils ne
supporteraient pas une interaction publique sans sombrer dans le ridicule. Il va falloir former à ce
qu'on nomme l'«engagement», un terme encore vague, promis à un brillant avenir marketing, qui
recouvre le savoir faire en matière d'interaction sociale en ligne de l'ensemble des collaborateurs
d'une entreprise.
36. LIVRE BLANC – 112 Regards sur Twitter Page 36
Décentralisation
Parmi les obstacles que l'entreprise devra affronter pour en arriver là, la nécessaire décentralisation
et l'adoption d'organisations en réseau au sein de la pyramide que constitue naturellement la
hiérarchie d'une entreprise. Entre le script pensé en haut et récité en bas par un opérateur
déshumanisé, et une interaction sociale riche sur Facebook entre un employé et un client - qui
génère de la valeur pour l'entreprise - il y a un monde. Un monde qui consiste au minimum à laisser
l'employé s'exprimer autrement que comme une machine que l'on contrôle de près. Un monde qui
touche à l'ADN même des structures hiérarchiques qui ont fondé le modèle d'organisation du travail
depuis la révolution industrielle, et qui organise encore les entreprises désormais en mal de
"transformation digitale".
Avec des salariés rompus à l'«engagement», on peut tout aussi bien imaginer gérer sa relation
clientèle de façon bien plus efficace sur les réseaux sociaux, mais aussi détecter des opportunités,
recruter de nouveaux clients, communiquer de façon bien plus fine et autrement plus efficace : une
assurance ou un produit financier recommandé par un «ami Facebook» sera toujours plus efficace
que toute autre forme de communication, les études le montrent depuis des années.
L'indispensable restructuration de l'entreprise
Mais s'arrêter au marketing et à la communication serait passer à coup sûr à côté de l'enjeu. Ce n'est
pas en faisant plus que l'an dernier que l'on va résoudre un problème nouveau avec des approches
héritées du passé. Cette logique ne marche qu'en politique, avec des résultats qui mèneraient droit
au dépôt de bilan toute entreprise qui s'y risquerait (à l'image, du reste, de notre système politique
actuel).
Le but désormais est de réinventer l'entreprise en tirant parti des possibilités qu'offrent ces réseaux
sociaux aux organisations humaines. Cela semble comme une lapalissade, mais si l'on regarde
froidement les choses, force est de constater que les usages d'internet en général et des réseaux
sociaux en particulier s'inscrivent jusqu'ici dans une logique où l'informatique est au service de
l'entreprise et de l'amélioration de ses process. Une logique mise en place dès les années 60 pour le
monde de la banque-assurance. Bien avant, en réalité, pour les historiens qui n'hésiteraient pas à
faire remonter cela - notamment pour la banque-assurance - aux temps de la mécanographie, au
tout début du XXe siècle.
Le terme "leverage" est ici tout particulièrement approprié, et l'absence d'équivalent dans la langue
de Molière est un signe inquiétant en soi. Car l'enjeu est bien là : profiter des réseaux sociaux pour
repenser en profondeur la façon dont les hommes se connectent et échangent dans l'entreprise afin
d'en faire tout autre chose, toucher du doigt le saint Graal que seuls des pure-players comme
Wikipedia savent valoriser : l'intelligence collective des organisations.
Les obstacles sont nombreux, à commencer par la nécessaire et indispensable perte de contrôle du
haut de la pyramide, jusqu'à l'autonomisation de sa base et le chaos créatif et disruptif qui s'en suit.
Rappelons tout de même cet élément historique de la précédente révolution, l'industrielle, qui s'est,
comme la révolution numérique, passée en deux temps. L'innovation profondément disruptive de
cette époque n'était bien sûr par Internet mais le moteur électrique. Dans un premier temps (fin
XIXe) on a remplacé dans les usines, déjà en place depuis quelques décénies, l'alimentation en
énergie basée sur l'hydrolique ou la traction animale par un moteur électrique. On s'attendait à des
gains de productivité considérables au vu des performances comparées des deux technologies, et ce
37. LIVRE BLANC – 112 Regards sur Twitter Page 37
fut plutôt décevant. C'est Taylor, en réinventant le concept d'usine et en remplaçant les énormes
moteurs électriques utilisés jusque là par de plus petits, situés à proximité des postes de travail (e.g.
délocalisés), qui a radicalement lancé le XXe dans la révolution industrielle, et obtenu de gains de
productivité spectaculaires. Nous sommes exactement dans la même situation. Si Booking.com a
amélioré, il y a déjà plus d'une décennie, l'achat de produit touristique pour les consommateurs,
c'est AirBnB, qui a réinventé le concept d'hôtellerie en se basant sur les possibilité offertes par
internet, et non plus en faisant d'internet un outil au service d'un modèle hérité du passé, qui a, aux
cotés d'Uber, lancé la véritable révolution digitale.
Gestion de crise
Disposer d'une entreprise 'agile' - c'est le terme consacré - qui fonctionne désormais comme un
collectif intelligent plus que comme une armée disciplinée, permettra de faire face aux déboires
propre à l'ère de la massification des usages liés aux réseaux sociaux. Prenez par exemple la gestion
de la réputation - qui s'apparente de plus en plus à de la gestion de marque. Ça change tout.
La "réputation en ligne" des entreprises est sans conteste l'un des assets de toute entreprise en
rapport avec le grand public. Un asset intimement lié à la marque, au point d'être confondu avec
cette dernière et de souffrir à ses cotés en cas d'attaque. La marque, elle, est valorisée
financièrement et se reflète dans le cours de bourse des grandes entreprise, au point de représenter,
pour certaines, une partie significative de leur valorisation.
En cas d'attaque réputationelle sur les réseaux sociaux, la pyramide fait face à la foule. C'est une
situation dont la pyramide ne peut sortir gagnante, elle peut au mieux viser à limiter les dégâts. Mais
une entreprise qui aurait largement adopté une démarche d'"engagement", et donné suffisamment
de marge de manœuvre et de sentiment de liberté de parole à ses employés, pourrait aller bien au
delà.
Témoin Microsoft, dont le dernier système d'exploitation surveille et rapporte le moindre fait et
geste de ses utilisateurs, ce qui au lendemain de l'affaire Prism a de quoi provoquer un réel
problème. Ajoutez les déclarations tonitruantes d'un personnage politique sulfureux - Marine Le Pen
- et vous avez tous les ingrédients d'une crise majeure. Pourtant, il n'en a rien été. Les raisons d'une
gestion de crise aussi réussie tiennent à plusieurs facteurs, mais au cœur de tout cela, les multiples
prises de parole d'employés de Microsoft sur les réseaux sociaux, et la grande liberté de ton - qu'on
pourrait qualifier d'humanité - dont ils ont fait preuve, a eu une importance considérable.
Le moment le plus signifiant de cette gestion de crise mettant en avant l'humain et les usages des
réseaux sociaux restera sans doute la réplique donnée par Marc Mossé, Directeur des Affaires
Publiques de Microsoft France, à Marine Le Pen dénonçant sur Twitter la surveillance effectuée par
Windows 10, tournant en dérision les propos de la présidente du Front National en lui faisant
remarquer qu'il était plus facile d'installer Windows que de désinstaller Jean-Marie. Subtil, drôle,
humain, et à mille lieu d'une communication de crise traditionnelle, sans pour autant chercher à nier
l'évidence. Sur les réseaux sociaux, pas une discussion sur ce sujet sans qu'un employé ou un
sympathisant de Microsoft n'interviennent, pas forcément adroitement, tant le dossier est
indéfendable, mais systématiquement de façon humaine et dans une relation de proximité. Bingo. La
crise est promptement gérée (pour ne pas dire auto-gérée), au point que personne, à commencer
par Marine Le Pen, n'a fait remarquer que la décision d'équiper l'armée Française de Microsoft prise
en 2012 posait un problème critique de souveraineté nationale.
38. LIVRE BLANC – 112 Regards sur Twitter Page 38
Accompagnement des campagnes de communication
Mais cette intelligence collective va s'avérer tout aussi utile à l'entreprise dans ses opérations
quotidiennes. Toute campagne de communication peut voir ses effets décuplés du simple fait de la
bienveillance et de l'accompagnement par l' "engagement" des collaborateurs de l'entreprise. Là
encore, le calcul est assez simple. Une entreprise dont les salariés se comptent par dizaines de
milliers, si elle mobilise ses collaborateurs, peut déployer sur internet une "influence" et un "reach"
infiniment supérieur à la meilleure des campagnes eMarketing pondue par l'agence web la plus
pointue. Là encore, l'exemple de Microsoft est assez parlant. En opérant un revirement à 180° face à
l'open source, que la firme de Richmond a très durement combattu durant des décennies, Microsoft
aurait très facilement pu sombrer dans un ridicule comparable à un Reagan adoptant soudainement
face à Gorbatchev le bortsch et le kolkhoze. Il n'en a pourtant rien été, et cette transition, défendue
et expliquée par une foule d'adeptes et d'employés, semble jusqu'ici se passer dans encombre.
On pourrait croire à un miracle du coté de Microsoft, qui pourrait apparaitre comme une vielle
entreprise calcifiée dans une pyramide construite au siècle dernier, mais ce serait aller un peu vite en
besogne et oublier que l'intelligence collective fait aussi parti de son génome, et que son fondateur -
Bill Gates - a toujours pris un malin plaisir à secouer de façon disruptive les silos qui s'installaient de
façon à ne jamais laisser se calcifier la structure de son entreprise. Pour le dire autrement, cette
transformation digitale utilisant les réseaux sociaux est un challenge autrement plus facile pour
Microsoft que pour un acteur traditionnel de la banque-assurance.
Le feedback de la foule en en guise d'étude de marché et d'étude quali
Autre point qui rendra l'entreprise bien plus agile et capable de tirer de la valeur de son
environnement, une fois profondément transformée par les usages que font ses collaborateurs des
réseaux sociaux : la compréhension fine d'un marché en mutation accéléré. Pour peu que les signaux
faibles soient identifiés par tous, remontés et discutés aux bons endroits (notez le pluriel) puis
transformés en actions concrètes à tous les niveaux de l'entreprise et sans qu'il soit besoin de
centraliser quoi que ce soit, on peut envisager une refonte complète de ce qu'apportaient hier une
étude de marché, des études quali ou quanti, et bien d'autres choses encore. Pour illustrer cela, il
suffit de se remémorer un mécanisme propre aux foules découvert au XIXe siècle par Sir Francis
Galton, et redécouvert plus récemment par James Surowiecky sous le nom de "sagesse des foules".
L'histoire est bien connue et se résume en quelques mots : Galton, dans une foire agricole, observe
un concours consistant à faire deviner à la foule le poids d'un bœuf exposé au public. Chacun répond
en apposant, sur un bout de papier, son nom à son estimation avant que le vainqueur - celui ayant
fait la meilleur estimation - ne soit désigné et récompensé. Galton, grand pionnier des statistiques,
récupère les petits papiers, fait la moyenne des estimations imaginées par les participants, et arrive à
un chiffre quasiment exact, estimant le poids de l'animal avec une précision d'un livre. A peine un
demi kilo.
Cette expérience est assez facile à reproduire, pour peu qu'on ait un public en nombre suffisant, et
les résultats sont à chaque fois aussi étonnants. Une foule parfaitement ignorante d'un sujet, pour
peu qu'elle soit mise dans des conditions particulières, peut fournir une réponse d'une précision
dépassant celle des meilleurs experts à une question simple et fermée. Vous imaginez la mise au
point d'une stratégie de pricing ou d'une étude de marché avec une telle approche ? Ce phénomène,
connu depuis plus d'un siècle, est relativement facile à mettre au point au sein d'une grande
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entreprise, utilisant ses salariés comme foule dont on attendrait une réponse, et peut également
s'envisager auprès du grand public. Il est pourtant superbement ignoré jusqu'ici.
Demain, marier l'entreprise et la foule
La foule, on le voit, représente un levier de croissance et d'intelligence incroyable pour les
entreprises, et nombreuses sont celles dont le nombre d'employés s'apparente à une foule. C'est ce
levier, combiné aux technologies sociales appropriées, qui peut radicalement changer la façon
d'aborder la transformation digitale de l'entreprise. Mais ce levier est loin d'être facile à
appréhender, tant il remet en question les habitudes de la pyramide et dérange son sommet. Cela
passe par une décentralisation des structures, un "empowerement" des salariés (encore un mot qui
n'a pas de traduction hors des murs de l'Académie Française et du Quebec), et les outils pour faire
tout cela s'appellent Facebook, Twitter ou Instagram (mais pas que). Si le community management
était jusqu'ici réservé aux stagiaires ou relégué à un placard du service RP, il doit désormais devenir
une corde supplémentaire à l'arc de nombreux salariés pour permettre à l'entreprise de se
réinventer de l'intérieur.
Un gigantesque chantier en perspective pour les grandes entreprises, dont le secteur banque-
assurance français est riche, un chantier dont dépend sa survie, tant l'imminence de l'arrivée des
GAFA dans ce secteur, accompagnés de leur suprématie sur les algorithmes, semble inévitable.
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8.4 Jeremy Ghez (@jeremyghez)Twitter, thermomètre du web
@jeremyghez
Professor of Economics and International Affairs, HEC Paris --
Academic Director, HEC Paris Center for Geopolitics
https://fr.linkedin.com/in/jeremyghez
«Désormais, le temps et l’espace sont courts. Il faut donc aller droit au but
dans un échange dont l’originalité laisse parfois à désirer»
Celui qui considère pour la première fois les échanges sur Twitter aura sans doute des raisons d’être
désespéré par la révolution numérique et ce qu’elle a apporté au débat public. Autrefois, l’insulte et
l’invective publiques, qui, elles, n’étaient pas limitées en 140 caractères, avaient quelque chose
d’imaginatif et de construit. Désormais, le temps et l’espace sont courts. Il faut donc aller droit au but
dans un échange dont l’originalité laisse parfois à désirer.
Le plus attentif des observateurs aurait cependant autant de raisons d’être enthousiaste s’il sait
utiliser l’outil de manière appropriée. D’abord, parce que la contrainte de 140 caractères peut être
facteur de créativité. Il n’existe aucune rareté de mots et d’idées dans la langue française – tout
comme en anglais d’ailleurs. Ecrire, développer une idée ou partager une émotion particulière avec
cette contrainte qui n’existe nulle part ailleurs pousse donc à l’imagination et à l’inventivité.
D’ailleurs, c’est sans doute ce qui attire les grands amoureux de la langue française comme Bernard
Pivot qui dispose (lui aussi !) d’un compte Twitter. Hier, les professionnels du marketing se
demandaient quelle idée brillante ferait la publicité la plus mémorable du moment. Demain, ils
devront peut-être se demander quel slogan sera le plus frappant dans un monde où la mémoire
collective laissera place à l’amnésie pour tout ce qui dépassera 140 caractères.
L’observateur attentif pourra également prendre note du fait que Twitter peut être qu’un point de
départ, uniquement. Le désormais célèbre « hashtag » – qui signale un terme ou un concept
significatif dans un message court – relève souvent de l’anecdotique et de la mode du moment. Mais
il peut également être révélateur de ce qui préoccupe la Toile, de ce qui pourrait influencer les
calculs stratégiques de demain. Le professionnel qui pense se trouver dans une impasse, en panne
d’idées, pourra alors prendre la température du web en passant par Twitter et en prenant note des
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termes et des concepts qui pèsent sur le débat actuel et se les approprier à sa façon, en fonction de
l’historique de son activité et de son entreprise.
En somme, il n’y a rien d’impressionnant ni de désespérant dans Twitter – un outil à démystifier au
plus vite. Son importance réside bien plus dans l’usage que l’on en fait. Et le plus judicieux des usages
est probablement celui qui prend acte du caractère potentiellement prospectif du réseau social tout
comme de sa principale limite – il ne s’agit qu’un point de départ qui ne peut exclure une analyse
propre à l’entreprise et respectueuse de son passé.